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BASELWORLD 2017: Corum Golden Bridge Stream – L’heure clé de voûte

Certaines montres possèdent par nature un puissant potentiel graphique. A sa façon, la montre Golden Bridge Stream de Corum s’impose comme une arche posée entre architecture et art mécanique et parvient, par la magie de sa construction, à les faire se réunir comme par enchantement. 

Par Vincent Daveau
Contributeur

Fondée en 1955  par René Bannwart, la marque Corum s’est d’emblée démarquée par son parti pris en matière de création horlogère. Attachée à défricher de nouveaux territoires, cette maison basée à la Chaux-de-Fonds dans le Jura suisse, au logo formé d’une clef dressée vers le ciel, a choisi de se distinguer en présentant toujours des montres aux formes et aux mouvements originaux. Dès 1957, elle présentait la Golden Tube, une création que l’on dit à l’origine du modèle Golden Bridge. Cette pièce au mécanisme inédit a été mise au point en 1980 par l’horloger Vincent Calabrese pour le compte de Corum à partir d’un calibre linéaire inspiré d’un modèle développé par Jaeger-LeCoultre pour des pendulettes ornementales dans le courant des années 50. 

Un pont entre passé et futur

Trente sept ans après et comme pour renouer avec ses racines, Corum revient sur cette pièce avec, en ligne de mire, une nouvelle esthétique. Pour cela, la maison est allée puiser son inspiration dans un courant majeur de l’architecture contemporaine : le streamline. S’étirant des années 30 jusqu’aux années 60, il est né aux Etats-Unis en même temps que les premiers objets fabriqués en série. Il se distingue par des courbes fluides et extrêmement dynamiques.C’est ce parallèle qui fonde aujourd’hui les racines de la Golden Bridge Stream. 

Avec cette référence emblématique du savoir-faire de l’entreprise, Corum franchit un nouveau cap en matière de créativité mécanique. Véritable fusion ultime du fond et de la forme, cette pièce aux accents « Arts Déco » offre à chaque composant constituant son mouvement de s’affirmer comme l’élément fondateur d’un style unique qui caractérise et donne son âme à cette montre irréductible.

Suspendu au temps qui passe

Les puristes apprécieront la démarche visant à souligner son unicité, et les plus savants associeront la conception de son mouvement doté d’une masse linéaire coulissant sur une glissière, au développement en matière de remontage automatique mis au point par la marque horlogère Pierce dans le courant des années 30. Ce parallèle renforcera inéluctablement la démarche de construction que Corum a souhaité associer au Streamline. A sa façon, son mouvement baguette doté de ce système de remontage automatique, enfermé dans un boîtier en or de 42 mm aux lignes tantôt tirées ou courbes, longues ou brisées, formant une architecture unique, dessine un pont symbolique que les horlogers de la maison ont voulu matérialiser en créant un décor travaillé de façon qu’il rappelle visuellement le célèbre Golden Gate Bridge de San Francisco. 

D’ailleurs l’allusion n’est pas innocente. En effet, l’un des deux modèles en or proposés en édition limitée à 88 exemplaires, présente une microstructure retravaillée en laque rouge de façon à souligner sa proximité graphique avec le célèbre pont de San Francisco. Une façon sans doute de souligner la cohérence de la Golden Bridge Stream dans son approche stylistique et la fusion créative qu’elle entretient avec l’esprit du fondateur de la maison pour qui l’unique et l’originalité étaient deux des plus belles expressions du luxe ultime. 

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